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Eglise

En plein coeur de village, l'église romane Saint-Etienne de Baneuil, dont le coeur et le clocher sont inscrits à l'inventaire des monuments historiques, est un intéressant édifice à coupole du XII ème siècle. Cet édifice conserve son porche en plein cintre, accompagné de deux arcatures aveugles. La voute de la nef à subit une restauration. Le coeur est à chevet plat, légèrement débordant du clocher, reposant sur une coupole soutenue par un arc triomphal. Ce dernier s'appuit sur des colonnes aux chapiteaux ornés d' animaux et de personnages. On peut distinguer sur le premier chapiteau de gauche un personnage accroupi entre deux lions, sur le second, un aigle déployé entouré de deux griffons.

Le chapiteau, un élément clef de l'architecture depuis l'antiquité.

Un chapiteau est un bloc de pierre taillé qui couronne le fût d'une colonne et soutient la retombée d'un arc ou un entablement. Il joue ainsi un rôle fondamental dans l'architecture, car il permet de passer d'un plan circulaire à un plan carré ou rectangulaire. Depuis l'antiquité, le chapiteau constitue un support privilégié de la sculpture. Sa partie la plus haute porte le nom de corbeille à cause de sa forme évasée. A l'époque romane, les chapiteaux à décors figurés connaissent un développement exceptionnel, dans les églises et dans les cloîtres. Rehaussés de couleurs, à l'origine, ils présentent une grande variété de matériaux et de styles pour répondre à deux préoccupations principales: l'embellissement de l'édifice et l'édification des fidèles. Les sujets sont donc empruntés à la bible ou tirés de la vie des saints.

Le chapiteau de gauche représente Daniel dans la fosse aux lions. Ce thème, très fréquent à l'époque romane, est tiré de la bible (Daniel,VI,17-25). Au temps de la déportation des Hébreux à Babylone, le prophète Daniel est jeté aux lions pour avoir bravé le roi Darius. Les lions l'épargnent, puis il est libéré par le roi pour avoir eu foi en son Dieu. Ce thème, populaire dès l'origine du christianisme, représenté ici à Baneuil, met en valeur la confiance en Dieu du chrétien qui, même confronté aux pires épreuves, est sauvé par sa foi.

 Le chapiteau de droite  représente un aigle déployé entre deux griffons. Le griffon est le symbole de la puissance et du courage. C'est une créature fantastique qui possède un corps et une tête de lion, des ailes et des serres d'aigle. Les griffons sont les gardiens d'un trésor, d'un temple, d'une tombe ou d'un palais. Aujourd'hui, cette créature figure sur certains blasons où elle allie le symbolisme de l'aigle (la vigilance et la puissance) à celui du lion (le courage et la force).


  • Dans la mythologie grecque, les griffons gardaient les trésors d'Apollon (le Dieu du chant et de la poésie). En outre, ils faisaient continuellement la guerre aux Arimaspes (un peuple de cyclopes) qui cherchaient à s'emparer de ces trésors. Le griffon était également l'attribut de Némésis (la déesse de la juste colère des Dieux). Par ailleurs, Eschyle (un dramaturge de la Grèce antique, né en 456 avant J-C) comparait les griffons à des chiens de garde de Zeus (le Dieux suprême). Plus tard, dans la Rome antique, le griffon est devenu le symbole de la vengeance.
  • Dans la tradition chrétienne, le griffon est au commencement, une créature maléfique. Cependant, sa valeur a évolué au fil du temps. En effet, cet animal fantastique représentait ensuite la double nature du Christ. Le lion, animal terrestre, rappelait la condition humaine de Jésus, tandis que l'aigle, animal du ciel, représentait sa dimension divine.