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Depuis le cingle de Trémolat jusqu'à Bergerac, la navigation sur la Dordogne était difficile à cause des redoutables rapides du Grand Thoret (entre La Guillou et Lalinde), de la Gratusse (en aval de Lalinde) et du Gratussou.
Le creusement de ce canal de dérivation de la Dordogne a été décidé en 1837. Les plans ont été confiés à l'ingénieur Vauthier et les travaux adjugés à des entrepreneurs de Bordeaux. Le canal fut creusé de 1838 à 1843 et ouvrit en 1843.
Il va du village de Mauzac (en aval du cingle de Trémolat) jusqu'à Tuilières, comprend trois écluses simples (Mauzac, Lalinde et Baneuil) pour se terminer par un groupe de deux écluses triples à Tuilières et un bassin de croisement. Ce groupe d'écluses est un ouvrage spectaculaire et remarquable.
Ce Canal traverse les communes de Mauzac, Sauveboeuf , Lalinde, Baneuil, Saint-Capraise-de-Lalinde et Tuilières.
De nombreux ouvrages remarquables, dont certains sont inscrits aux monuments historiques, le jalonnent. D'amont vers l'aval se trouvent :
L'alimentation en eau s'effectue par le barrage de Mauzac via un aqueduc d'alimentation.
Le gabarit admis est de 29 m sur 6.
Ce canal a été utilisé jusqu'à la Seconde Guerre mondiale malgré la concurrence du chemin de fer à partir de 1879.
Le 28 décembre 1926, un décret supprime la Dordogne de la liste des voies navigables, en amont de Saint-Pierre-d'Eyraud. Cela signifie que les ponts et chaussées et l'État se désengagent de l'entretien des ouvrages.
La « Société anonyme du canal de Lalinde » est créée par les entreprises riveraines comme les industriels du papier ou les minotiers qui veulent assurer leur approvisionnement en eau.
Le 11 juillet 1964, lors du passage Tour de France à Port de Couze, un camion citerne percute la foule, tuant huit spectateurs et en blessant treize. Dans l'émotion le canal est busé, interdisant désormais le passage des gabares.
Un décret de 1992 concède l'ensemble de l'ouvrage, qui dépend du ministère des Transports, au « Syndicat intercommunal du canal de Lalinde ».
En août 2014, après les travaux financés par les cinq communes riveraines pour bâtir trois passerelles et deux pontons, la portion de quatre kilomètres entre Port-de-Couze et Saint-Capraise-de-Lalinde est de nouveau reconnue navigable par décret ministériel.